Mot de l’élue…
Aude Marty
Adjointe culture, sport et vie associative
la municipalité de Plélan-le-Grand
En 2016, les élu.e.s à la Culture et au Périscolaire constatent que la politique culturelle s’organise plutôt autour des projets proposés par les acteurs et actrices culturelles présentes sur le territoire.
Ces deux élu.e.s, Aude Marty et Michel Helaudais ont le souhait de réfléchir à une politique culturelle concertée en amont et qui porterait une ligne culturelle et des objectifs pédagogiques identifiés.
Des questions ressortent de cette envie :
Vis-à-vis de la Culture : Qu’est-ce que cela implique de ne pas avoir de politique culturelle notamment pour les enfants ? Faut-il que l’apport culturel soit descendant ? Comment peut-on partager le développement culturel ?
Vis-à-vis du PEDT : qu’elle est la journée type d’un.e enfant.e, d’un.e jeune.e ? qui rencontre -t-il/elle ? Quelle ? Quelle est sa curiosité au quotidien ? Comment la nourrir ?
Le fait que ces deux élu.e.s partagent ce goût commun permet un échange autour de ces questions et en découle un travail sur le PEDT mais aussi sur l’aménagement de la médiathèque pour favoriser l’accueil de ces publics.
Cela donne aussi l’occasion d’une rencontre avec le directeur de la DRAC en 2017, ainsi qu’avec la responsable de la DRAC dédiée à la Lecture Publique.
Cette rencontre a vocation à exprimer à la DRAC que la commune de Plélan-le-grand est désireuse de mettre en place des projets pertinents sur son territoire, qu’elle a déjà une grande richesse dans son réseau culturel, mais qu’elle n’a pas forcément ni les fonds ni les connaissances à ce moment là de tout ce qui peut être entrepris.
Cela donne aussi l’occasion d’une rencontre avec le directeur de la DRAC en 2017, ainsi qu’avec la responsable de la DRAC dédiée à la Lecture Publique.
Cette rencontre a vocation à exprimer à la DRAC que la commune de Plélan-le-grand est désireuse de mettre en place des projets pertinents sur son territoire, qu’elle a déjà une grande richesse dans son réseau culturel, mais qu’elle n’a pas forcément ni les fonds ni les connaissances à ce moment là de tout ce qui peut être entrepris.
La DRAC, ayant apprécié le fait qu’il ne s’agisse pas de simplement valoriser la commune, mais bien d’y faire grandir un réseau culturel, propose d’accompagner la commune dans un projet d’accueil de résidence d’artiste en milieu scolaire. Ce qui n’existe pas encore sur la communauté de communes contrairement à ce qui se fait par ailleurs en Ille-et-Vilaine et en Bretagne.
Ces résidences, pour la DRAC, permettent de favoriser le « 100% EAC », à savoir de permettre que « 100 % des jeunes bénéficient chaque année d’une Education Artistique et Culturelle (EAC) de qualité »*. Car pour la DRAC « La résidence d’artistes en milieu scolaire est un des dispositifs privilégiés pour mener à bien cette politique ambitieuse. Elle s’inscrit dans une dynamique de territoire facilitant la rencontre entre les acteurs éducatifs, culturels, artistiques et les familles, contribuant à renforcer le lien social.
La pratique artistique et l’ouverture culturelle participent à la formation des jeunes. »*
*Guide des bonnes pratiques de la résidence d’artiste en milieu scolaire, DRAC, Edition mars 2021
Par ailleurs, les élu.e.s avaient comme souhait d’accompagner les artistes dans leur démarche de création, mais pas seulement par la mise à disposition d’un lieu que les artistes ne feraient qu’exploiter, mais plus par la mise à disposition d’un espace immatériel, par des occasions de rencontres, par un budget, par du temps qui leur seraient accordé pour nourrir aussi leur création.
La résidence d’artiste en milieu scolaire répondrait donc complètement à cette double démarche d’apport aux enfants et aux artistes et d’échanges de créations.
Les élu.e.s travaillent ensuite à ce que cette ligne budgétaire de 5000€ par an soit actée et que cette démarche prennent sens aussi auprès des autres élu.e.s
Le contexte des commémorations de 2018, le travail des enfants autour de l’image et de la mémoire et leur plaisir à s’y impliquer va aider à valoriser cette future résidence.
Le fait que la DRAC accompagne et cofinance le projet et que les structures culturelles proposées soient connues et reconnues sécurisent la mise en œuvre de cette action.
Le choix de l’association Clair Obscur qui est déjà en lien avec le cinéma l’Hermine et notamment de l’artiste Candice Hazouard et de son travail autour du confort moderne et du travail de mémoire prend donc tout son sens.
Retrouvez les 11 et 12 juin, 18 et 19 juin et 25 et 26 juin. le film sera projeté en avant séance des films familiaux. (9 projections)
Témoignages des partenaires
Morgane Even
Directrice de l’école « La Pierre Pourprée »
Pour Morgane Even, directrice de l’école publique la Pierre Pourprée, la résidence d’artiste « Confort moderne »
a permis aux élèves d’explorer les trois piliers de la politique d’éducation artistique et culturelle que sont : l’acquisition de connaissances, la rencontre avec les œuvres et les artistes et la pratique artistique.
Elle rappelle que l’école est située dans ce que l’on appelle une « zone blanche » d’un point de vue culturel. Impulser un projet autour d’une résidence d’artiste est donc une ouverture pour les élèves.
Par exemple, l’artiste reçue, Candice Hazouard, dans son projet Fenêtres sur bourg, a travaillé avec les élèves des écoles de la commune et les a amenés à mener l’enquête : collecter des archives, aller à la rencontre des habitant•e•s qui ont connu cette époque et recueillir leurs témoignages, constituer un mur de collecte… Partir à la découverte du territoire à travers sa démographie, sa géographie, son histoire, les témoignages et l’iconographie existante et à imaginer…
Ce travail a ainsi permis aux élèves de se familiariser avec la photographie, de découvrir les archives et l’histoire de leur commune, de pratiquer des techniques audiovisuelles (enregistrements, prises de vue…).
Morgane Even souligne que les élèves ont été touchés par les relations intergénérationnelles qui leur ont permis de mieux comprendre l’évolution de leur commune.
Ce projet, accompagné par l’Inspection Académique et riche en apports humains et culturels, nous a donné envie de poursuivre cette ouverture et de réaliser une nouvelle résidence d’artiste qui aura pour sujet la musique soul.
Guillaume Meuro
Directeur de l’école maternelle et élémentaire privée Notre-Dame
Le directeur nous rappelle que, dans le programme des enfants, le premier axe mis en avant est autour de la Culture et de l’Art. Plélan-le-Grand n’étant pas une grande ville, il est plus compliqué d’un rencontrer un panel large et diversifié de propositions culturelles.
Il a donc vu cette résidence comme une réelle opportunité pour les enfants.
Cela a été d’autant plus intéressant qu’une véritable émulsion a pris entre Candice et les enfants. Que l’on n’a pas pu interviewer tous mais qui sont invités à envoyer leurs témoignages au site de la mairie avec plaisir pour nourrir cette page.
Guillaume a constaté que les enfants attendaient avec impatience la prochaine séance et ces temps de création.
La salle d’étude et de garderie avait été mise à disposition de l’artiste qui y entreposait son travail et ainsi, toute l’école pouvait suivre l’avancement des projets et s’immerger dans cette résidence. Et pour Candice, cela lui permettait d’être intégrée pleinement au quotidien de l’école.
Mais ce que souligne Guillaume et qu’il a apprécié, c’est le fait que tous les enfants de primaire de la commune puissent être liés à cette résidence sans distinction. Qu’il s’agisse d’un projet cohérent au sein de la commune.
L’école, souligne-t-il, est reconnaissante aux élu.e.s d’avoir œuvré à la mise en place de ce projet et à Candice pour la qualité pédagogique de ses interventions.
Ainsi, il précise que tous et toutes sont impatients et impatientes de repartir pour une nouvelle édition pour la période 2022-2025.
Portrait de l’artiste
Candice Hazouard
Retrouvez toute l’actualité de Candice Hazouard sur son site : coxypy.fr
L’association Clair-obscur qui a portée le projet de résidence de 2019 à 2022 : www.clairobscur.info
Film : « Un certain confort »
Un film réalisé par les élèves de CM2 des écoles de la Pierre Pourprée et de l’école Notre Dame avec Candice Hazouard. Elle vous raconte…
En 2019/20, j’ai enquêté avec les les CM1 (devenus des CM2 en 2020) de l’école de la Pierre Pourprée sur les mutations des années soixante à Plélan : arrivée du gaz, de l’électricité, de l’eau courante, du téléphone, évolution des moyens de transports. Avec les enfants, nous nous sommes intéressés aussi aux objets associés à l’époque : le réfrigérateur, la télévision, la machine à laver, la voiture, etc. L’architecte Cécile Mescam est venue nous expliquer l’acheminement des fluides dans les maisons et le documentariste Hubert Budor est venu nous présenter son film Les Paysans de Citroën. Une exposition de la résidence s’est tenue du 15 mars au 3 avril 2021 à la médiathèque de Plélan-le-Grand.
En 2020/21, j’ai poursuivi la recherche sur le confort moderne avec les CM2 de Notre Dame ; nous avons questionné et filmé : les jeux, le cinéma, les fluides et les métiers au tournant des Trente Glorieuses. Avec les enfants et le cinéaste Simon Guiochet, nous avons tourné en pellicule Super 8.
En 2021/22, nous avons terminé avec les enfants le film réalisé au court de cette résidence de création : montage et assemblage des séquences, composition de musique de film avec le musicien Stéphane Fromentin et l’enregistrement des voix-off et des bruitages avec Lucie Hardoin.
La résidence à la Médiathèque…
Jean-Louis Méloche
Responsable de la Médiathèque Julien Gracq
Une rencontre s’est déroulé entre la médiathèque, la structure culturelle et l’artiste dans l’idée d’offrir un lieu d’accueil aux rendus des travaux des élèves et de l’artiste. La médiathèque ayant déjà l’habitude d’accueillir les productions des élèves lors des événements tels que les commémorations de 2018, c’est un partenaire logique.
De plus, la médiathèque, en tant que lieu carrefour, permet d’ouvrir le travail de la résidence à un large public et de créer un lien social autour de ces créations, de contribuer à les valoriser auprès des habitants de la commune.
L’idée est donc de proposer une exposition chaque année au cours de laquelle les enfants pourront eux et elles-mêmes être aussi médiateurs et médiatrices de leur travail et prescripteurs et prescriptrices pour leur entourage.
Par ailleurs, la médiathèque ayant la connaissance du territoire et des personnes ressources, elle met en relation Candice Hazouard et des personnalités locales telles que Monique Weber ou Guy Larcher pour nourrir ses recherches.
Malheureusement, le Covid a limité les échanges avec l’artiste, qui, probablement auraient été plus réguliers, a aussi retardé l’exposition de 2020 à juin 2021 et a posé de nombreuses questions sur la forme de cette restitution en 2021, la scénographie possible et les distanciations imposées
Mais la médiathèque a pu accueillir cette première exposition et accueillera encore une exposition en juin 2022. Elle a apporté le lieu, le mobilier et le matériel d’exposition, mais aussi la médiation auprès du public.
Ce premier partenariat a eu du sens, pour la médiathèque, car il faisait écho à son travail de valorisation du patrimoine local et de dynamisation du lien social. Et le contexte sanitaire a engendré quelques frustrations vis-à-vis de ce volet.
C’est donc avec impatience que la médiathèque attend la mise en œuvre de cette nouvelle résidence autour de la musique. Ayant un fonds musical, la possibilité de mettre en œuvre des ateliers d’écritures ou de slam, des liens avec poètes et poétesses, l’opportunité d’organiser des concerts qui correspondent à la discipline artistique de la résidence et un espace numérique, cette nouvelle résidence se rapprocherait encore de ses activités déjà en place.
Et c’est avec plaisir, que la médiathèque peut ainsi être l’une des partenaires qui contribue au développement de la politique culturelle de la commune.
Heureusement, le plaisir qu’a apporté cette résidence à l’artiste, aux enfants, aux équipes enseignantes fait que ces regrets peuvent se changer en désir de refaire et de faire d’autant mieux et plus pour la prochaine et ne nuiront pas, au contraire, à la mise en œuvre d’une nouvelle résidence.
Tout cela permettra d’apprendre des erreurs qui se seront passées lors de cette première résidence.